Le VPH est retrouvé chez la très grande majorité des personnes atteintes du cancer du col utérin et en est reconnu comme la cause principale. Depuis quelques années, on associe le VPH à plusieurs autres cancers (vulve, vagin, anus, pénis et certains cancers oropharyngés), mais dans une moindre proportion.
Au Québec, on observe annuellement plus de 700 cas de cancers potentiellement causés par le VPH. Le cancer du col utérin demeure le plus fréquent avec 281 cas, suivi des carcinomes épidermoïdes de l’oropharynx avec 187 cas, dont 75 % surviennent chez des hommes. Les cancers de l’anus, de l’oropharynx et de la vulve sont en progression, alors que les cancers du col utérin continuent à baisser, en raison du dépistage et du traitement des états précurseurs.
Des centaines de cas évitables
On estime que de ce nombre, 331 cas de cancers chez les femmes et 154 chez les hommes pourraient être évitables annuellement au Québec par la vaccination contre les VPH. Cette estimation est obtenue en appliquant au nombre observé pour chaque siège de cancer la fraction attribuable au VPH documentée en Amérique du Nord et plus spécifiquement la fraction attribuable aux VPH de type 16 et 18.
La surveillance : clé de voûte de la connaissance
À l’aide des données du
Fichier des tumeurs du Québec
et du
Fichier démographique des décès
, des chercheuses de l’INSPQ et du MSSS ont pu établir un portrait de l’ensemble des cancers associés au VPH durant la période précédant la mise en place du programme de vaccination contre le VPH (2004-2007). De plus, en examinant les données sur une période de plus de 20 ans (1984-2007), elles ont pu analyser leur évolution dans le temps.
L’appréciation du fardeau des cancers associés au VPH est nécessaire pour estimer l’impact potentiel de la vaccination contre le VPH et plus particulièrement son rapport coût-efficacité. La surveillance de ces cancers permettra aussi d’évaluer dans le temps les impacts réels de la vaccination puisqu’en raison du long délai entre l’infection par le VPH et l’apparition d’un cancer, les essais cliniques ayant mené à l’homologation des vaccins ont porté sur des indicateurs intermédiaires comme les infections persistantes et les états précurseurs de ces cancers. De plus, comme le lien entre le VPH et certains cancers oropharyngés a été établi plus tardivement qu’avec les autres sièges de cancer, aucun essai clinique n’avait inclus cette cible.
La présentation des données sur les cancers associés au VPH est précédée d’une revue de la documentation sur l’incidence, la prévalence et l’évolution naturelle des infections par le VPH au niveau génital, anal et oral, tant chez les hommes que chez les femmes.
Portrait québécois des cancers associés au VPH